Ripsy Merrin Chacko, chercheuse au sein de la Chaire Santé Intégrative : “La santé intégrative est un sujet crucial pour la prise en charge des patients.”

Portrait - Doctorante - Ripsy Merrin Chacko

La Fondation du Cnam a eu le plaisir de rencontrer Ripsy Merrin Chacko, doctorante depuis janvier 2025 au sein de la chaire partenariale Santé intégrative, soutenue par Elsan et Docaposte, dirigée par le Dr. Alain Toledano.
Engagée dans un PhD de trois ans, elle est intégrée au laboratoire Génomique, bioinformatique et chimie moléculaire du Cnam (GBCM), dirigé par le Dr Jean-François Zagury.
Après diverses expériences cliniques et académiques, Ripsy Merrin Chacko a choisi de concentrer ses travaux sur la santé intégrative, avec pour objectif de développer des preuves scientifiques permettant de mieux reconnaître et valoriser ces approches complémentaires à la médecine moderne.

La santé intégrative est une démarche pluridisciplinaire qui articule autour de la médecine conventionnelle différentes approches qui contribuent au maintien de la qualité de vie et au bien-être des individus. Les objectifs de la Chaire Santé Intégrative sont de partager les connaissances en santé intégrative, faire le lien entre le milieu universitaire et le monde socio-économique grâce à la transmission et la recherche.

Quel est votre parcours ?


            “Après avoir obtenu ma licence en physiothérapie, j’ai poursuivi en master de gestion hospitalière et de la santé. En tant que physiothérapeute, j’ai pu me spécialiser dans des domaines variés tels que l'unité de soins intensifs néonatals et neurophysiothérapie.
            Après mon arrivée en France en 2017, j’ai eu l’opportunité d’enseigner l'anatomie, la biostatistique, l'épidémiologie et la terminologie médicale au sein du master en ingénierie de la santé, à l’EFREI - Paris Panthéon Assas Université. Je suis également tutrice pédagogique pour les étudiants en stage et en alternance qui effectuent leur stage en biologie, santé et veille économique.”

Qu'est-ce qui vous a amené à réaliser votre doctorat en santé intégrative ?

             “J'étais très enthousiaste à l'idée de faire un doctorat en sciences et santé depuis que j'ai commencé ma carrière universitaire en France. Lorsque j’ai rencontré le Pr. Jean-François Zagury, directeur du laboratoire GBCM du Cnam, et le Dr. Alain Toledano, directeur de la chaire partenariale Santé Intégrative, nous avons échangé autour de mon parcours. Ils m’ont alors proposé ce projet, en tenant compte à la fois de mon expérience clinique et académique.
            En Inde, la santé intégrative fait partie intégrante de la culture et des traditions. Nous avons des parcours de soins spécifiques comme l’Ayurveda, le Yoga, le Siddha, l’Homéopathie… et même un ministère dédié aux médecines traditionnelles : le ministère d’Ayush. Contrairement à la France, tout cela est déjà très établi, et de nombreuses recherches sont menées dans le domaine de la santé intégrative en Inde.
            Malgré cette différence, j’observe qu’en France, de plus en plus de personnes adoptent cette forme de médecine. Elle est davantage intégrée dans les parcours de soins et dans la prise en charge des patients. Pour moi, c’est un signe très positif.”

Pourquoi avoir choisi le Cnam pour réaliser votre PhD ?

            “Je connaissais déjà le Cnam, bien sûr, c’est un établissement reconnu, et l’un des plus anciens de France. Grâce au partenariat entre le Cnam et l’EFREI - Paris Panthéon Assas Université, mes étudiants suivaient des cours au Cnam et certains ont même poursuivi en doctorat au sein de cet établissement

« Certains de mes anciens étudiants sont aujourd’hui doctorants au Cnam et sont même mes aînés en thèse, ce qui est pour moi une grande fierté en tant qu’enseignante. »

Pour m’accompagner dans ce parcours, j’ai pu compter sur l’équipe du laboratoire GBCM, que j’ai intégré pour mon doctorat. Étant la seule chercheuse en médecine intégrative, je reçois beaucoup de soutien et de conseils, ils m’ont toujours encouragée à les solliciter si besoin.
            C’est ainsi que l’aventure a commencé, et j’en étais plus qu’heureuse.”

Sur quels projets travaillez-vous actuellement dans le cadre de votre doctorat en santé intégrative ?

            “Le premier projet explore l’expérience des femmes pendant et après la césarienne, ainsi que le trouble de stress post-traumatique. De nombreux experts y ont contribué, parmi lesquels des gynécologues, des infirmières et d’autres professionnels de santé. Mon objectif est de traduire ces recherches en article scientifique, afin de démontrer au public l’importance d’un parcours de soins bien défini, combinant la médecine moderne et intégrative. C’est un projet à la fois passionnant et d’une grande importance sociétale et scientifique.
            Durant l'année, j’ai également pu soumettre un poster intitulé « Institutional Differences in Integrative Health in France, the US, and India », qui a été accepté à l’Université d’Oxford.
            Pour le moment, mes études ont porté principalement sur les femmes, mais ce n’est pas exclusif. Nous cherchons aussi à étendre les recherches aux patients atteints de cancer, faisant de l’oncologie intégrative un axe central de ma thèse.”

Qu'aimeriez-vous avoir accompli à la fin de vos trois années de thèse ?

            “Mon objectif est de contribuer au développement de preuves scientifiques dans le domaine de la médecine intégrative, où les pratiques fondées sur des données restent aujourd’hui limitées. Je souhaite également produire des articles scientifiques démontrant l’efficacité de certains parcours de soins intégratifs pour des conditions spécifiques.
            Actuellement, mon travail porte sur la recherche quantitative descriptive. La deuxième année sera dédiée à l’application de méthodologies plus avancées et à l’intégration dans des études fondées sur des données de vie réelle (Real World Evidence, RWE) menées directement auprès des patients”

Selon vous, quel est le potentiel de la santé intégrative ?

            “La santé intégrative est un sujet crucial pour la prise en charge des patients. Elle est encore peu connue du grand public. Il est fondamental de diffuser l’information, que ce soit par le bouche-à-oreille ou les réseaux sociaux, sur l’existence de ces approches : l’importance du yoga dans la vie quotidienne et la santé mentale, la méditation, la pleine conscience, la sophrologie, l’homéopathie, et bien d’autres.
            Le potentiel est réellement immense pour les patients atteints de cancer ou autres maladies. Une approche holistique pourrait faire la différence sur le bien-être des patients, en améliorant leur santé mentale, leur équilibre psychologique et la manière dont ils peuvent mener leurs activités quotidiennes. Ce sont autant d’aspects qui pourraient être renforcés grâce à la santé intégrative.”

Quelle est l'importance des partenariats et des collaborations dans votre projet de recherche ?

            “Les partenaires qui s’engagent dans des projets scientifiques jouent un rôle absolument essentiel. Sans collaborations, ce projet n’aurait jamais pu voir le jour. Il faut des partenaires capables de reconnaître la valeur d’un sujet et de partager la passion nécessaire pour y consacrer leur temps et leurs ressources.
            Je souhaite donc remercier chaleureusement l’ensemble des collaborateurs pour les opportunités offertes, ainsi que pour leur investissement et leur disponibilité. Lors des dernières rencontres, j’ai été particulièrement frappée par leur curiosité envers la médecine et la santé intégrative. Et c’est bien cette curiosité, moteur d’échanges et d’avancées, qui est au cœur de tout."

La Fondation du Cnam remercie ses partenaires, Docaposte et Elsan, pour leur soutien.

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